Transmettre son entreprise en franchise

03/02/2015

Pas plus qu'une affaire indépendante, une entreprise franchisée n'est à l'abri de difficultés, externes comme internes. Qu'il s'agisse d'un départ à la retraite, d'une liquidation judiciaire, d'un décès ou simplement d'une cession volontaire, les choses peuvent très rapidement se compliquer du fait des spécificités du contrat de franchise. Nous faisons pour vous le tour de la question.

Les difficultés de la transmission d'entreprise en franchise

La cession d'une entreprise à un tiers est une procédure qui a lieu tous les jours. Dans le cas d'une société indépendante, les mécanismes sont simples. Mais quand le chef d'entreprise est signataire d'un contrat de franchise, il doit prendre en compte les clauses de cession. En effet, un contrat de franchise est signé intuitu personae, c'est à dire qu'il engage la personne et non la société. Ainsi, le repreneur doit forcément signer lui aussi avec le franchiseur pour entrer dans le réseau. En plus du coût d'acquisition de l'entreprise et de ses stocks, il doit verser un droit d'entrée. En somme, tout se passe comme s'il était candidat à la franchise.

La clause d'agrément inclue dans la majorité des contrats autorise ainsi le franchiseur à refuser la candidature d'un repreneur, et ce quel que soit l'avis du cédant. Notons que la cession à un tiers peut se voir retirée du tapis si le contrat le permet et que le franchiseur préfère opter, par exemple, pour la transformation en succursale. Cette option n'est possible que si le contrat comprend une clause dite de préemption.

En outre, même si les deux parties souhaitent toutes deux que l'entreprise franchisée soit vendue, les intérêts de chacun divergent. Le cédant cherche à obtenir le meilleur prix de sa société, souvent le fruit d'années de travail et de sacrifices. De son côté, le franchiseur pense à son réseau. L'entreprise peut avoir une valeur stratégique au sein de celui-ci et il poussera pour que l'acheteur soit le candidat le plus à même de faire fructifier l'affaire. Même s'il n'est pas celui qui offre le meilleur prix.

Nos conseils pour un transfert sans heurt

Pour le franchiseur, il s'agit de traiter le repreneur comme un candidat à la franchise : c'est à dire opérer une sélection aussi drastique que s'il s'agissait d'un créateur d'entreprise prêt à se lancer en franchise pour la première fois. En outre, il sera nécessaire de le suivre pendant tout le démarrage de son activité. Ce n'est pas parce que l'entreprise existe déjà qu'il ne connaîtra par les difficultés propres aux franchisés débutants.

C'est la raison pour laquelle beaucoup de têtes de réseau essaient de diriger la cession d'une unité de vente vers un de leurs franchisés. Une personne connaissant le réseau et le concept sera plus à même de mener l'entreprise, même en difficulté, vers le succès.

À une époque où les franchisés vieillissent et où les cessions se multiplient, bien accompagner les reprises est un enjeu majeur pour les enseignes.

La Rédaction, Canal Franchise ©

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